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Une famille Clariond du hameau de Peynier

Publié par Marie Christine Duval le mardi 12 août 2025

Pendant des siècles, chaque hameau de Méolans a abrité au moins deux familles Clariond et elles ont eu beaucoup de descendants. Il y avait entre elles des liens plus ou moins lointains, ou des alliances de voisinage.

Au hameau de Peynier a vécu François Clariond, fils de François et Marguerite Tron né en 1740 et décédé à 88 ans en 1828, ce qui est assez exceptionnel pour cette époque.

Peynier
le hameau de Peynier

François Clariond a eu une vie bien remplie, son parcours peut être facilement retracé à la lecture des délibérations de la communauté et des registres de notaire.

 Pendant plusieurs décennies il a exercé la fonction de sergent de justice. Il s’agit d’une fonction d’auxiliaire de justice : il notifiait les décisions de justice, délivrait les lettres officielles et les messages. C’est lui qui convoquait tous les conseillers pour les assemblées, il pouvait être aussi crieur public, et servait en même temps de facteur pour les habitants.  A chaque enchère publique il était chargé de la bougie. Il ne faut pas confondre son rôle avec celui du lieutenant de police nommé par le Roi, qui exerce les pouvoirs de police. François était nommé par la communauté, on retrouve son engagement dans une délibération du 15 octobre 1775. (1) Avec cet emploi, il a dû en faire des kilomètres !

 Pour son office public il entrait en concurrence avec un autre sergent de père en fils, Jean Joseph Richaud du Martinet. Ainsi en 1783, au conseil de communauté, Clariond propose un  service pour 12 livres, mais Richaud l’emporte à 11 livres… Chacun récupèrera son secteur les années suivantes, la communauté étant assez vaste.

Sergent de justice n’était pas la seule activité de François, éleveur de brebis et agriculteur. Il agrandit ses terres dans le haut du Laverq. Achats et ventes de diverses parcelles figurent dans les registres, dont notamment la fameuse cabane du Lambournet et ses prés fertiles. Après la Révolution, son fils Jean Baptiste revient de l’armée et investit avec lui 250 livres que lui ont rapportées son engagement : il était parti avec les « volontaires de 93 » dans le bataillon de Valensole.

Ce sont ses parents qui s’étaient installés à Peynier, venant du Duc, avec l’héritage de sa mère. Le travail se partageait entre le Laverq et Salon de Provence, où malheureusement son père décède à l’hôpital le soir de Noël 1760. C’est aussi à Salon en 1764 que François a épousé Rose Clariond, qui était sa jeune voisine des Tarroux, et avec qui il va fonder une nombreuse famille dans la maison de Peynier, occupée successivement par des Clariond jusqu’au 20ème siècle.

tarroux peynier site
Laverq2004 Peinier four09
four à pain de Peynier en 2025

François décède à 88 ans en 1828. L’officier d’état civil qui rédige son acte de décès le qualifie de « mendiant » ?  Il ne faut pas toujours prendre à la lettre ce qui est écrit, mais se replacer dans le contexte de l’époque ! Le vieil homme habite chez son petit-fils qui a déjà 36 ans, il ne s’agit pas d’un pauvre hère de passage. Depuis longtemps François a transmis son exploitation, il n’est plus propriétaire cultivateur, il n’est pas assez indépendant pour être qualifié de rentier, retraité ça n’existe pas encore, alors le secrétaire le classe dans la catégorie des assistés…

Les enfants et petits-enfants ont fait de beaux mariages, s’alliant avec d’autres branches familiales du Laverq et des vallées voisines, notamment les Donneaud. C’est ainsi qu’une cousinade, avec quelques-uns seulement des descendants, devient une véritable fête villageoise.

cousinade Donneaud
cousinade Donneaud au Laverq en 1999
F1-155 François CLARIOND F5EX

(1) Document

Transcription, extrait de la délibération du 25/10/1775 registre Archives départementales des AHP 2 E 12228 M2

« Lesdits sieurs LEBRE et GILLY Consuls ont représenté au Conseil que la Communauté se trouvant sans aucun Sergent qui soit  à ses gages et par conséquent obligé expressément de servir la Communauté, qu’il serait à propos de convenir avec quelqu’un, qui au moyen de quelque modique salaire que lui donnera la Communauté, soit obligé de faire toutes les commissions qui lui seront données par les sieurs Consuls pour les affaires de la Communauté et qu’il soit obligé en outre de faire toutes les commissions qui lui seront données  par les habitants de la même communauté pour le salaire qu’on conviendra avec lui. Et après cette proposition s’étant présenté François CLARIOND sergent du lieu de Peynier hameau du Laverq, qui  s’est offert de servir de Sergent à la dite communauté moyennant le prix de 36£ par année, payables en 4 quartiers, et de 12 sols pour chaque vacation qu’il fera au profit de la Communauté et de l’ordre des sieurs Consuls, s’obligeant en outre ledit François Clariond sergent de faire toutes les commissions de quelle espèce qu’elles soient que les particuliers habitant la communauté auront à faire faire pour et moyennant  6 sols pour chaque commission en quel endroit de la Communauté que ce soit, s’obligeant en outre ledit Clariond de se rendre au présent lieu de Méolans un dimanche et l’autre non, alternativement, et le lundi et jeudi de chaque semaine pour y prendre les commissions que les consuls voudront lui donner et de faire lesdits jours les commissions tant de la communauté que des particuliers qui seront à faire dans le présent lieu pour et moyennant 2 sols par commission. Le Conseil ayant entendu les propositions dudit CLARIOND l’a pris pour Sergent… »

chapelle de Peynier
chapelle Saint Jean à Peynier

 

 

 

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