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Sortie flore au Laverq

Publié par Marie France Fosanelli le lundi 16 octobre 2017

Nous nous retrouvons devant l'ancienne scierie de St Barthélémy, pour une nouvelle aventure botanique dans le Laverq. Laurence Foucaut sera notre guide.

Ce matin, le ciel est gris suite au gros orage de cette nuit qui a découragé quelques participants. Mais cette pluie très violente mais de courte durée n'a même pas mouillé le sol sous les arbres. 8h 20 Nous sommes une quinzaine de personnes à nous engager sur la route qui mène au Pont de Baud puis au sentier qui nous amènera aux Alpages du Lambournet.

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Sur le bord de la route les escargots sont à la fête, de gros Bourgognes qui sont protégés comme tout le monde le sait ? Malgré les recommandations de Laurence, qui nous engage à ne nous arrêter que lorsque nous serons sur les alpages après quelques arrêts choisis sur le chemin étroit peu propice à l'observation d'un groupe aussi nombreux, nous faisons le tour de toutes les campanules qui se présentent sur le bas côté.

Il est vrai que les érables opale et champêtre, les sapins, les épicéas, pins sylvestre dont le tronc est orangé sur le haut, doivent être montrés à ceux d'entre nous qui ne sont pas des montagnards avertis.

Nous grimpons en une longue file sur le sentier récemment réhabilité par l'association. La montée est rude et nous nous apercevons de lacet en lacet. Nous goûtons la laitue pérenne, douce malgré le fait qu'elle soit déjà fleurie, et les fraises des bois.

Nous redécouvrons la Germandrée petit chêne, très utilisée par nos ancêtres comme tonifiante et digestive, la digitale jaune, très toxique. La détermination de ces beaux orchis roses avec des feuilles tachetées nous permet de reconnaître l'Orchis moustique. Il y a quelques Cérinthes.

Plus haut nous trouverons des orchis globuleux. Le sous bois est frais et la mousse est dense sur le terrain et le rend parfois glissant.

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Orchis ?

Quand le soleil peut atteindre le sol, on trouve des orpins blancs. L'air est parfumé par la Sariette, le Pèbre d'Aï des provençaux (poivre d'âne). Au passage nous remarquons que certaines touffes sont parasitées par la Cuscute, plante filamenteuse dont certaines espèces posent un réel problème aux agriculteurs du monde entier. Mais nous l'oublions en respirant un brin de Lavande de montagne qui commence à fleurir

Nous débouchons sur les premières prairies où on retrouve des vesces en quantité. Les sangliers y ont labouré de vastes zones. Les plantes n'étant plus fauchées en altitude, certaines graminées coriaces la Fétuque paniculée ne sont pas consommées par les bêtes et deviennent envahissantes. 

Les crêtes de coq (Rhinanhus alectolorophus) au feuillage pâle et aux fleurs jaunes sont proches des orobanches. Ce sont des hémi-parasites qui peuvent s’attaquer à une cinquantaine d’espèces, réparties dans pas moins de 18 familles différentes. 

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Orobanche ?

 
Nous avons la chance d'avoir parmi nous Robert Tron qui nous régale d'anecdotes sur la vie de nos aïeux et sur les pratiques des familles du Laverq et des autres fonds de vallées en Ubaye et ailleurs! Comment étaient fabriqués les micro aqueducs d'irrigation en bois de pin ou de mélèze? Pourquoi les troncs d'arbres étaient coupés non pas au ras du sol mais à au moins 60 cm? Dans quel sens on faisait tomber les arbres et comment on les taillait pour les acheminer dans la vallée? Quelles plantes sa mère et sa grand mère utilisaient pour les soigner quand ils étaient jeunes? Quelles mesures d'économie et de récupération étaient pratiquées dans ces communautés éloignées de tout?

Revenons à la flore, notons la différence entre la Brunelle, plante trouvée dans des zones de suintements et la scutellaire alpine, plante de rocailles, que l'on trouve toutes les deux ici. L'Achillée millefeuille à ne pas confondre avec le fenouil de montagne. La Gentiane (que nous n'avons pas rencontré aujourd'hui) ou le Vératre, pour celles ci la confusion peut être mortelle. L'Arnica très présent ici facile à distinguer d'autres astéracées jaunes.

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Gentiane acaule

Un coquelicot d'aspect étrange nous arrête (grosses capsule claviformes, poils appliqués couchés sur la tige) Papaver dubium, pas très courant. Deux arbres vénérables poussent près des cabanes dans lesquelles subsiste encore un "ventaïre" fait main. Nous admirons au passage un sureau aux multiples troncs et un majestueux merisier au milieu du pré.

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Dianthus deltoïde

Nous faisons la halte de midi, une occasion de mieux se connaître, et de faire le point sur nos observations. Laurence nous raconte la méthode sophistiquée utilisée par les Trolles pour se faire polliniser par de petites mouches. Puis nous fait un petit topo sur les différentes graminées présentes sur ce site, Flouve odorante, fétuque, laîche...

Une petite Astrance, commence à fleurir, la seule que nous verrons, comme ce petit lys martagon de 30 cm de haut à peine, et cette étrange petite fougère des pelouses alpines le Botryche lunaire. Peu de Renouées, mais quelques Centaurées de montagne (bleues), alors que pendant la montée nous avons rencontré la centaurée uniflore, à fleurs violettes.

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Centaurée des montagnes

 Il y a un peu de Bon Henri l'épinard sauvage si savoureux, qui pousse près des parcs à moutons ou à vaches, et beaucoup de gaillet jaune, le caille lait qui en infusion favorise le sommeil.

En repartant nous faisons partir un renard qui nous montre le chemin des dernières cabanes. Il nous faut traverser des tapis de ces petits Œillets deltoïdes de couleur très vive, qui sont à protéger. Les Raiponces orbiculaires elles, sont communes Par endroit une odeur domine, celle du trèfle des Alpes. Nous terminons à l'étage des mélèzes par l'observation comme au départ de la randonnée... d'une Campanule barbue celle ci.

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Campanule barbue

 Il est temps de prendre le chemin du retour. Nous passons près d'un Pin cembro bien protégé par le petit rocher au pied duquel un Casse noix l'avait enterré en prévision d'un hiver précédent. Il fait maintenant chaud sur le chemin et nous avons tous hâte de rejoindre les voitures.

16 h Jean Philippe ne manque pas de faire la promotion du livre qu'il a co-écrit avec Laurence, Christine et Roger dont les photos sont magnifiques. Certains retournent chez eux d'autres vont finir la journée à l'Abbaye. Ce fut une belle journée.

Marie

Nota : Certaines fleurs ne peuvent pas être formellement identifiées avec les photos publiées. Elles sont notées avec un point d'interrogation

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