L’Edelweiss, étoile secrète de la vallée du Laverq
Au creux des Alpes-de-Haute-Provence, là où les sentiers se perdent dans la lumière, s’étend la vallée du Laverq, discrète, sauvage, intacte. C’est dans ce décor d’alpages suspendus et de rochers battus par le vent que fleurit, parfois, une étoile végétale que peu ont la chance d’apercevoir : l’edelweiss.

Son nom vient de l’allemand Edelweiss, qui signifie « noble blancheur ». Et en effet, rien n’est plus pur que cette fleur tapissée de duvet argenté, comme si elle était née d’un flocon oublié par l’hiver. L’edelweiss pousse loin des hommes, entre 1 800 et 3 000 mètres d’altitude, sur des pentes calcaires où peu de vie ose s’aventurer. Dans la vallée du Laverq, elle trouve refuge sur les versants exposés, parmi les marmottes et les silences.
Longtemps, cette fleur a nourri les imaginaires alpins. Dans les traditions populaires, elle symbolise l’amour pur, le courage, et la quête de l’inaccessible. Autrefois, les jeunes hommes gravissaient les montagnes pour en cueillir une, au péril de leur vie, et l’offrir à celle qu’ils aimaient — un geste d’honneur, de bravoure, et de poésie. Ces récits ont traversé les frontières : l’edelweiss est aujourd’hui l’emblème floral de l’Autriche et de la Suisse, et son nom résonne dans la célèbre chanson du film La Mélodie du bonheur.

Mais cette beauté fragile est menacée par sa rareté. En France, l’edelweiss est protégée : il est interdit de la cueillir. Elle se contemple, tout simplement. L’observer dans la vallée du Laverq, c’est accepter le silence et la lenteur, c’est s’ouvrir à une autre dimension du temps — celle de la nature qui résiste et se souvient.
On la retrouve pourtant, avec mesure, dans certaines préparations cosmétiques ou médicinales. Car cette fleur de rocaille renferme des propriétés précieuses : elle aide à protéger la peau des agressions du soleil et du froid, grâce à ses puissants antioxydants. Elle soigne doucement, sans bruit, comme la montagne elle-même.
L’edelweiss, dans la vallée du Laverq, n’est pas seulement une fleur : c’est un symbole. Celui de la discrétion, de l’endurance, de la beauté sauvage que l’on ne peut ni posséder ni dompter.
Quand l’edelweiss prend racine dans la pierre…
Sauf lorsqu’elle est façonnée à partir d’un fossile en forme d’étoile, l’edelweiss devient bien plus qu’un symbole alpin : elle révèle à travers ce panorama du bijou de Saint-Vincent tout le savoir-faire des bijoutiers dignois
Ces fossiles, vestiges de crinoïdes — de petits animaux marins proches des étoiles de mer, qui vivaient ici il y a 200 millions d’années — se sont transformés en pierres noires. Sertis d’argent, et parfois même d’or, ils étaient portés en bijoux par les Dignoises. On les considérait comme des porte-bonheur : de véritables amulettes protectrices contre les maléfices.
L’edelweiss, elle, trouvait une nouvelle vie sous la forme de broches, notamment dans les collections du célèbre bijoutier dignois Antoine Colomb.




Une invitation à contempler, à respecter, à s’émerveiller… et à laisser la montagne parler.
B de Souza ( texte )
Source /images
Exposition L’ÉTOILE DE SAINT-VINCENT, LE BIJOU TRADITIONNEL DE DIGNE
Publié le 20 juillet 2015 par Laurent Fonquernie