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La chanson de Séolane

Publié par Bernard Cugnet le mardi 26 mars 2024

Le nom de la Grande Séolane (alt. 2909m) vient manifestement du provençal valéian. Or, pour Simon-Jude Honnorat[1], « sioular » c’est « glapir en chantant, siffler ». Aussi, imagine-t-on aisément notre montagne et ses sœurs proches, la Petite Séolane et celle des Besses, « siffler dans le vent » mieux que Bob Dylan…

Mais, ce n’est pas cela qui m’a conduit à chercher quelques notes et vers personnels pour ce qui allait devenir La chanson de Séolane, dite plus simplement Sioulàna. Voici plus de 15 ans, en Ariège, descendant seul du pic Montcalm (alt. 3077m), je regagnais le fond de la vallée, 2100m plus bas. J’eus ainsi tout mon temps pour mettre en chantier une chansonnette montagnarde.

Toutefois, le titre Qu’elle était verte ma Vallée était déjà pris en littérature et il eût été inélégant de copier l’ode anonyme qui commence par « Beau Chambeyron, bien haut vers tes nuages, comme un géant tu dresses fièrement…. » et se poursuit par un refrain  plein d’allant : « Escaladons, escaladons bien vite, bientôt, bientôt, nous serons au sommet...».

Sioulàna se situe délibérément dans un autre genre, le texte reproduit ci-après en témoigne. Et, c’est l’occasion d’y ajouter une petite anecdote du cru.

Pour les randonneurs confirmés, le village des Agneliers, situé sur la route du col d’Allos, constitue en été un bon point de départ pour l’ascension de 1200m menant à la Grande Séolane. Or, il y a plus d’un siècle, les gens du hameau avaient décidé de planter une croix à son sommet. Le premier volontaire, toujours sûr de lui, commença à porter la croix. Non sans arrière-pensées, ses voisins n’ont pas tardé à lui proposer de prendre sa place : « Jules, douna-me la un pòou !» (Jules, donne-la moi un peu !). Et lui de répondre: « Mài lèou !» (Plus vite!) . Et, c’est ainsi qu’ils lui ont fait porter la croix jusqu’au sommet !

messe à Chalufy AD04

L’Estrucàire de l’Adrech

1er de mars 2024 

[1]      Dictionnaire provençal-français de 1847, réédité en 1991, Éd. Marcel Petit.

Chanson : Bernard Cugnet
Photos : Bernard Cugnet et Marie Christine Duval

 Séolane

 1er Couplet

De grand matin, nous nous sommes levés
Pour marcher dans les pierres sur Séolane;
Nous avions pour partager le repas
Du pain et de l'ail ; des tranches de  jambon
Et le pastagàs avec de l'eau fraîche,
Parce que là -haut, il n'y a pas de fontaine.

Refrain 1

Ô, notre Séolane,
Pourquoi le Bon Dieu
Qui est si réfléchi
N’a pas fait gicler
L’eau de ta cime ?

Couplet 2

Sur notre chemin bien raide,
Nous nous sommes arrêtés à la Maure
Il y avait toujours quelqu'un derrière
Qui ressemblait à un dégingandé,
Et ce pauvre monde a bien vite sué
Parce à l'avant, le sommet s'échappait

Refrain 2

Ô, belle Séolane,
Pourquoi le Bon Dieu
Qui est si réfléchi
Ne t'a pas fait toute plate
Comme notre table ?

Final

Ô, Grande Séolane,
Ne t'en fais pas
Nous y retournerons à nouveau... 

Lou divèndre 10 de ooutòbre 2008,

 

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